Gustav Klimt. Sexe e(s)t désir. Oh mon Dieu, c'est à Freud ! Gustav Klimt vit entouré de femmes dont il croquait la pose dans son atelier. Il les représente nues, sensuelles, indépendantes, vieilles parfois, érotiques voire très équivoques. Elles semblent revêtir un danger pour l’ordre « viril » de cette Vienne poussiéreuse fin de siècle. L’énigme du féminin, qui le fascine jusqu’à l’obsession”, le rapproche de Sigmund Freud. Tout comme ce dernier, sa réaction à la société conformiste et suffocante va bouleverser les codes. En rupture avec l’académisme de l’empire austro-hongrois, il ne manquera pas de choquer les viennois avec « la frise Beethoven » exposée au Palais de la Sécession en 1902. Qu’importe s’il est banni des autorités officielles. Les richissimes viennois lui réclament des portraits de leurs épouses. Il se consacre aussi à la peinture de paysages aux couleurs vives lors de ses séjours sur les rives de l’Attersee avec Emilie Flöge, sa muse secrète et discrète. Il peint ses paysages avec le même frémissement, la même sensualité qu’il met dans ses portraits féminins. Il est proche du pointillisme de Seurat, Van Gogh et Bonnard . On ne sait presque rien de lui. Il n’existe aucune correspondance. "Quiconque désire me connaître comme artiste, et c'est tout ce qui compte vraiment, doit regarder attentivement mes tableaux et tenter d'y glaner ce que je suis et ce que je veux », dira Gustav Klimt. Etienne Aubert Conférencier d'art