Le préalable à toute politique économique efficace est de poser un diagnostic lucide du potentiel de croissance de notre pays. Au regard du vieillissement de notre population, celui-ci se situe aujourd’hui dans une fourchette comprise entre +0,5% et +1,5%. A périmètre constant, notre modèle de retraite n’est pas soutenable car construit sur un ratio actifs/inactifs (+65 ans) très supérieur à celui d’aujourd’hui (2,3 en 2017 contre 3,2 en 1980) et encore plus de demain (1,8 en 2030). Pour faire face à la baisse relative des pensions de retraite, la priorité devra être donnée à l’employabilité des séniors, à leur maintien en emploi (plan de reconversion en fin de carrière, formation tout au long de la carrière) y compris lorsque l’âge de la retraite est atteint (cumul emploi-retraite avec par exemple un régime de CDD renouvelable autant que souhaité) et à rendre la poursuite de leur carrière financièrement intéressante. Contrairement aux idées reçues, l’emploi des jeunes sera favorisé par le travail de leurs aînés, à condition de les orienter vers des formations d'avenir (services d’aide à la personne). S’il est nécessaire d’investir aujourd’hui dans l’économie numérique pour moderniser et dynamiser notre économie, il serait également judicieux de se projeter en investissant dans ce qui pourrait être l’économie du futur, à savoir la silver économie. Enfin, une réforme du Code du travail s’imposera pour relever le défi de l’emploi, afin de fluidifier le marché du travail et favoriser les embauches. L’Etat devra jouer son rôle à plein pour mettre les agents privés, ménages et entreprises, dans les meilleures conditions pour créer de la richesse (consommation, recrutements, investissements), en allégeant par exemple les charges des petites entreprises et des indépendants.